C’est en 1612 que sont arrivés en Amérique du nord les premiers esclaves africains. Déjà, la répression esclavagiste interdisait toute expression musicale et toute référence culturelle au continent noir.
Afin de se donner du courage, les esclaves créèrent les Work Songs, d’improvisations a capella d’un esclave-chanteur reprises en chœur par ses compagnons. Ces chants étaient entonnés dans les champs de coton et contenaient souvent des messages codés permettant de guider les esclaves en fuite vers le Canada, la terre promise où cet asservissement y était prohibé.
Au XVIIIe siècle, les esclaves découvrent et adoptent la religion chrétienne. Ces chants revêtent alors des thématiques empruntées à l’ancien testament, et on y trouve des personnages bibliques ; c’est ainsi que, lors des réunions d’esclaves, apparaissent les premiers spirituals. Aux chants monodiques des missionnaires, ils ajoutent de la polyphonie et des improvisations richement ornementés.
Les images bibliques contenues dans les chansons sont alors utilisées là aussi comme indices afin de mener les esclaves en fuite vers le nord du pays, où l’esclavage a été aboli.
À partir de 1865, des chorales des universités noires commencent à chanter ces spirituals à un plus large public ; cela donne naissance aux premiers quartets.
Début XXe siècle, des pasteurs itinérants marquent le début du gospel, en intégrant des éléments de musique profane pour soutenir leur prédication et leur évangélisation. Gospel vient du mot God (Dieu) et spell (parole). Ces chants sont ensuite introduits dans les offices religieux comme support à la prière, à la louange et aux prêches. Le gospel, avec des solistes concertistes, devient au XXe siècle plus commercial, car touchant un plus large public. Tout en essayant de conserver un côté liturgique il perd, en contrepartie, une certaine dimension religieuse.
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